Pietro Anastasi, surnommé “Petruzzu”, représenta à son époque le symbole de la réussite sociale pour toute une génération de jeunes du sud de l’Italie dont le recherche de la gloire sportive était un moyen d’ascencion sociale. Né à Catane et issu d’une modeste famille de sept personnes, Pietro préférait passer son temps dans des parties de football de rue plutot que d’aller à l’école….Son talent est vite repéré par le club local, la Massiminiana, qui l’intègre à 16 ans dans son équipe. Durant les deux saisons passées avec ce club en série D (équivalent de l’ancienne 4ème division française), le jeune Anastasi montre immédiatement ses talents de buteurs, inscrivant 19 buts en 38 matchs. Le club de Varèse, alors en série A, est le plus prompt à s’assurer ses services : Pietro n’a que 18 ans…



Dès sa première saison en série A, Anastasi confirme ses qualités de buteurs entrevues avec la Massiminiana (11 buts en 29 matchs). Il réalise notamment un triplé contre…la Juventus humiliée 5 à 0 à Varèse. Frappé par ce coup d’éclat, l’Avvocato Agnelli décide de casser sa tirelire pour faire venir à Turin ce jeune prodige qui devient champion d’Europe à 20 ans avec l’équipe d’Italie, marquant en finale contre la Yougoslavie un des deux buts de la victoire.
Arrivé à la Juve en 1968, il ne met pas longtemps à se faire adopter par le public turinois, dont une grande partie est originaire comme lui du sud du pays. Durant les huits saisons passées à la Juve, Anastasi fait admirer ses qualités de buteurs, aussi bien sur le plan national (78 buts en série A et 31 buts en coupe d’Italie, record du club) que européen (22 buts, ce qui fit de lui à l’époque le meilleur réalisateur européen de tout le temps du club). Il forma avec Roberto Bettega, arrivé au club en 1970, un duo d’attaque explosif qui contribua grandement aux trois titres de champions conquis dans la première moitié des années 70 (1972, 73 et 75).